Nous repassons par Piana, ile plate appartenant à l’archipel des Lavezzi, située en face de la plage de Piantarella (connue pour ses sports nautiques, kayak, paddle, planche à foil et spot de windsurfing). Un joli mouillage, assez venté et fréquenté se situe entre ces 2 endroits. La plage n’est pas très large mais plutôt longue et elle est reliée à l’ile par une bande de sable bordée, comme un chemin marin ou l’eau ne monte pas plus haut que les genoux posé au milieu des eaux chaudes et turquoises.
La cote sud Est est vraiment magnifique. On y trouve les plus belles plages de Corse dont la fameuse plage Santa Giulia, véritable lagon niché dans un golf protégé de granit, porphyre et calcaire, avec vue sur les iles Cerbicales. Impossible de passer sans y faire un stop. Le mouillage y est règlementé avec location de bouées mais nous pouvons y jeter l’ancre juste devant le chenal, histoire de se baigner sur ce site splendide. Des eaux transparentes, émergent quelques roches, invitations aux sauts mais aussi au bain de soleil (en période moins fréquentée !) Apres midi baignade pour changer..
Nous délaisserons l’autre plage très réputée de Palombaggia pour sa voisine Acciaghju (50 points au scrabble !) moins fréquentée. Nous y testerons le restaurant « le dune » : les plates sont bons, le cadre enchanteur, les pieds dans le sable mais le tarif est salé !
C’est derrière l’ile de Farina, en dessous de Porto Vecchio que nous nous abriterons la nuit suivante. Occasion pour Titouan de faire sa première chasse marine au fusil = 1 beau mulet au repas !
Nous arrivons ensuite à Porto Vecchio, aussi appelée la « cité du sel », en raison de son exploitation de salines entre 1795 et 1815. Le port est situé en bas de la vieille ville qui le domine, du haut de son promontoire rocheux, dont les fortifications ont été réalisées par les Génois au XVI -ème siècle. L’histoire de la ville, fondée en 1539, ne fut pas simple : la présence de fleuves à proximité apporta de nombreuses maladies et la ville servait à l’époque de refuge pour les pirates ! Les premiers colons génois de Porto-Vecchio furent emportés par la malaria. On repeupla alors la citadelle avec des corses, emmenés de force à Porto-Vecchio. Mais petit à petit, l’insalubrité et l’insécurité de la ville les emporta également, et la citadelle se retrouva à nouveau déserte.
Plusieurs fois, Porto-Vecchio va être détruite et rebâtie après différentes invasions et batailles.
La ville fut prise par Sampiero Corso en 1564, qui avait la volonté de défendre l’île et de combattre les envahisseurs. Il provoqua de multiples révoltes en Corse sans jamais vraiment réussir à vaincre l’ennemi. Cependant, Porto-Vecchio deviendra un point redoutable pour les génois. En 1769, la Corse devenant française, la citadelle retrouve son importance militaire et prend son nom actuel : le Bastion de France. Porto-Vecchio restait une ville peu active et peuplée en majorité par des petits commerçants, pasteurs et bergers qui descendaient l’hiver des montagnes avant d’y repartir l’été pour la transhumance. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIème siècle que la ville commence son essor et laisse son caractère urbain apparaître.
Au début du XXème siècle, la route va s’étendre vers Bastia et Bonifacio, des industries vont apparaître, le port va être amélioré et va bénéficier d’infrastructures lui permettant de remplir ses fonctions du mieux possible. Les marais à l’origine de maladies vont être asséchés pour rendre la ville plus saine.
C’est en particulier dans les années 30 et les années d’après-guerre que Porto-Vecchio va connaître sa véritable expansion avec l’aménagement de son port de commerce et le développement touristique et économique qui va avec.
Coté pratique, une navette gratuite permet de sillonner dans la ville et sa zone commerciale excentrée. La vieille ville est très animée le soir et les boutiques, ouvertes jusqu’à minuit, nombreuses.
Nous louerons une voiture via « oui car » pour faire un tour dans les terres, ou plutôt les montagnes et l’Alta Rocca : direction Zonza, Quenza et le plateau du Cuscionu. L’occasion également de faire une petite randonnée de 2h ( 5km, difficulté moyenne) pour voir la cascade di Gjhaddu.
Non loin du lac de l’Ospedale, au milieu d’un chaos de roche baigné de pins laricciu, se trouve cette chute d’eau de 60m de haut. Les Tafonis, roches creusées par l’érosion qu’entrainent la pluie et le vent, sont nombreux. Certaines servaient parfois d’abris aux bergers et sont appelées Orii. A 5 minutes de la cascade se trouve le rocher « sentinelle », A spara, en équilibre sur deux autres blocs, il domine la falaise. Impossible cependant de descende à la cascade ou de s’y baigner, mais il y a d’autres accès au lit de la rivière qui permettent, après une descente pentue, de se rafraichir, bien que cela soit déconseillé.
Le village de Quenza est un charmant village situé, à 800m d’altitude,, aux pieds des aiguilles de Bavella. Construit au 17ème siècle, le village de Zonza, quant à lui a toujours concentré son économie sur la polyculture, l’élevage ovin et caprin et les activités forestières. Il compte aujourd’hui 3000 habitants et a sû rester pittoresque.
Situé à 1500m d’altitude, nous arrivons au plateau de Coscione, via une petite route très endommagée, qui confère à notre périple une allure de trail en 4*4. Rencontre fortuite avec quelques cochons sauvages…avant de découvrir les étendues verdoyantes, les pozzines, sortes de pelouses spongieuses, entrelacées de petits ruisseaux (plutôt asséchés en cette saison, vu qu’il n’a pas plu en corse depuis Avril cette année). Le plateau, qui s’étend sur 7000 hectares, était un ancien lac de fonte de l’ère glaciaire, qui s’est comblé peu à peu avec de la tourbe. Cela donne un paysage où l’on a l’impression de voir des îlots herbeux flotter sur l’eau : on se croirait presque à la comté, dans un des films du seigneur des anneaux ! On y croise également des chevaux et vaches sauvages.
Retour en mer avec un mouillage de quelques heures à Canella, plage paradisiaque entre Porto Vecchio et Solenzara. Réveil magique au mouillage de Pinarellu avec levé de soleil pastel, et dauphins. Luxe, calme et volupté au pied d’une tour génoise, îlot dont nous ferons le tour en kayak et palme/masque/tuba.
Nous découvrons ensuite Solenzara, petite ville au cœur de la cote des nacres assez paisible en ce mois de Juillet, mais en évitant le port qui était en travaux d’après les commentaires de navily. Mouillage en face du camping de Solaro et nouvelle location de voiture pour explorer les alentours (2 jours cette fois). Il manque du canyoning à notre programme et la région est idéale pour ce genre d’activité : Polischellu nous voilà ! 3h en plein nature, entre tobogans naturels (dont le dernier éjectable !), sauts de plusieurs mètres dans une eau fraiche à 12 degrés, et rappels en tous genres. Nous passons ensuite par le col de Bavella, et prenons une crêpe au pic de Bavella histoire de se remettre de nos émotions.
Nous y étions allés en 2021, pendant 2 semaines en camper Van et avions visité une grande partie Nord de l’ile qui compte près de 2000km de côtes. Revenir par la mer était donc incontournable.
Nous commençons par l’archipel de la Madalena, et le mouillage de Cavalieri, proche de Budelli. Cet archipel est constitué de 62 îles et îlots bordés par 200 km de côtes, offrant de nombreux abris pour la plaisance.
Nous plantons l’ancre par 2m de fond, au pied de roches dorées aux reflets roses, sur lesquels foisonnent aneth sauvage, helichryses et autres herbes du maquis. Nous sommes juste derrière la plage rose de Budelli. Une vraie piscine sur laquelle nous irons faire un tour de kayak au coucher du soleil. Les cris si particuliers des puffins nous accompagnent encore pendant la nuit.
La prochaine halte, toujours dans l’archipel, est le mouillage de Giardinelli, situé entre l’ile éponyme très préservée, sans infrastructure touristique et l’ile de la Madalena, où débarquent les ferries. Les 2 îles sont reliées par un pont. Le mouillage s’avère très pratique: pontons privées du coté de l’ile de la madeleine, où il est possible d’accoster, avitaillement à 10 min à pied et, par un tour de magie, nous troquerons nous poubelles contre de délicieuses pizzas.
Notre visite du nord de la Sardaigne continue avec un stop à Santa Teresa di Gallura, juste en face de la plage, la cala Sambuco. Malheureusement les habitudes Italiennes font que la plupart des plages sont bondées de transats/parasols loués à la journée, ne laissant que peu de grains de sable sauvage où fouler les pieds ! Il faut avouer que cela gâche beaucoup le charme du littoral Italien ! La navigation entre les îles et Santa Teresa est brillamment gérée par « Captain sous peu Ewenn » (bien contente de restituer la barre au bout de 2h ). De ce village perché de la province d’Olbia, on aperçoit la Corse, notamment les bouches de Bonifacio. Á Santa Teresa di Gallura se trouvent des témoignages du passé, comme les caves romaines de Capo Testa, le site archéologique de « Lu Brandali », un nuraghe avec plusieurs huttes, les Tombes des Géants que nous avions visité lors de notre précédente visite. On y trouve également la Tour Aragonaise de Longosardo, édifiée au XVIe siècle, qui abrite à l’est la belle crique de la Rena Bianca au sable fin et très blanc.
Avec la corse en fond..
Nuit au mouillage dans la baie toute proche de Santa Reparata avant une grande journée au portant vers le port d’Isola Rossa, petit village de pêcheurs de la Costa Rossa, qui depuis l’antiquité a toujours eu une position stratégique, point d’amarrage et de surveillance sur le golf d’Asinara. Le soir, la rue centrale s’anime et se transforme en passeo où se côtoient vendeurs de babioles et marchands de glace. Petit restaurant de fruit de mer, spritz et coucher de soleil au programme.
Nous entamons ensuite notre retour : et oui nous avons ainsi atteint le point le plus sud est de notre périple de 3 mois. Un dernier stop dans la crique de « cala Sarraina » avant de revenir sur le versant est de la Corse. Cette fois, la chance est avec nous et nous apercevons quelques dauphins lors de la navigation. Toutefois, ils restent plus éloignés et timides que leurs cousins d’Atlantique !
Toujours sous le soleil (en fait pas 1 jour de pluie depuis notre départ…) nous longeons plusieurs criques dont « Agulia » (qui signifie Orphie dont nous verrons quelques spécimens pendants nos randonnées immergées), « Conca » au sable légèrement rose, le Cap de Senetosa, et nous arrêtons à « Tivella » (02/07). Cette crique prend son nom du rocher central de plage en forme de « tortue ». Nous y verrons surtout une forme de rat ou souris avec même 2 rochers pointus dans le maquis pouvant évoquer un chat à l’affut caché dans les broussailles, prêt à bondir. L’eau est claire et les oblades nombreuses. 2 barracudas chassent sous le bateau, narguant le capitaine pirate qui ne peut s’empêcher de sortir le fusil harpon, cible harponnée, mais elle se détache….
Départ le lendemain après une petite baignade matinale et un tour sur la plage, pour l’abri de « Paragnanu », après avoir fait un stop en milieu de journée à « Roccapina », dominée par son célèbre Lion (Taffoni évoquant un lion couché, dont la couronne est formée des ruines d’une enceinte moyenâgeuse, et sous la gorge duquel, les bergers trouvaient abri, et qui a peut être également servi de grenier à blé) et une tour génoise. La Cala di Roccapina est très réputée pour sa plage de sable fin et (encore !) ses eaux turquoises. Nous y ferons donc un après-midi pour en profiter sans toutefois, y rester le soir car elle est très fréquentée !
Commencent ensuite la réserve des bouches de Bonifacio, au décor plutôt aride parsemé de roches calcaires claires, de blocs de granite, de maquis odorants à la végétation basse. L’arrivée à Bonifacio marque une césure minérale avec sa falaise calcaire haute de 80m et longue de 1600m.
Nous passons la nuit au mouillage de « Paragnanu », sous un coucher de soleil magnifique sur les falaises de Bonifacio, en vue d’arriver tôt au port le lendemain.
Cette cité, dont le nom vient du marquis de Toscane Boniface II , domine la mer des 2 cotés et le lieu a toujours constitué un abri naturel.
Coté informations portuaires pour les marins : 57€, pas de Wifi, Sanitaires en très mauvais état (pré fabriqués, où les douches Ecossaises sont conditionnées par un jeton de 6 min) et l’environnement la nuit est extrêmement bruyant : nous serons d’ailleurs arrimés sur le ponton en face du B52, bar aux puissants décibels animé jusqu’ à 2h du mat. Mais le hasard fait bien les choses. Nous retrouverons Sawadee pour la fin de soirée et profiterons ensemble de la musique, pendant que les filles danseront sur le pont.
Bonifacio s’est aussi l’occasion d’aller faire un coucou à Catherine, Tchitchi, la maman de Géraldine, dont la maison familiale trône sur le port avec une vue imprenable sur le paseo et la succession des bars/ restaurants. Merci encore, dame Catherine, pour ce petit déjeuner de roi, lors duquel nous découvrons le pain des maures (un pain rond légèrement sucré contenant noix et raisins), la confiture de myrte et le miel corse sans oublier ce fabuleux couscous cabri du soir !
La visite de la ville nous amène naturellement à la citadelle (ville haute) à l’ambiance parfois moyenâgeuse, qui était si bien protégée, entourée de remparts et de 7 tours rondes. Nous y pénétrons par la porte de Gênes, qui offre de magnifiques panoramas sur le port, la route du col et la mer et le fameux grain de sable, un rocher isolé, posé au milieu du bleu de la méditerranée. Cette porte était l’unique entrée de la ville et il fallait passer 8 autres portes successives ainsi qu’un pont levis pour parvenir à la place d’armes. La ville haute était équipée de citernes (à défaut de source) et on y trouvait des silos à grain ainsi qu’un moulin à vent juste à côté. Les rues y sont étroites, pavées, surmontées d’arcs-boutants et d’arcades reliant les hautes maisons entre elles, et servant de gouttières pour récupérer les eaux de pluie vers les citernes privées ou la réserve communale. Les entrées de ces dernières sont constituées pour la plupart d’escaliers abruptes qui ont parfois remplacé les échelles amovibles dont se servaient les habitants pour se protéger en les retirant pour la nuit ou lors d’attaque ; difficile donc pour l’assaillant de pénétrer dans ces maisons, qui avaient alors tout le confort nécessaire pour résister en autarcie, possédant chacune son four, sa citerne, son cellier.
Nous passons devant l’escalier du roi d’Aragon, 188 marches irrégulières taillées dans la roche calcaire de la falaise, qui, selon la légende, auraient été creusées en 1 nuit, lors du siège de la ville par le roi Alphonse V d’Aragon en 1420. Il aurait fait fermer le port par une chaine de fer et posté 5 navires à son entrée pour éviter tout ravitaillement de la ville. Une flotte génoise serait arrivée pour libérer Bonifacio. En réalité, les moines du couvent Sainte Marie auraient aménagé cet escalier pour accéder à la source d’eau potable Saint Barthélemy située tout en bas et accéder à la mer.
Nous continuons la visite vers le bosco, plateau couvert jusqu’ à la fin du 18eme, d’oliviers, genévriers, lentisques pistachiers au bout de la ville où se situent restes des moulins à vent, jusqu’au cimetière marin, nommé également cimetière Saint François. Construit en 1823, il englobe une partie d’anciens jardins d’un couvent franciscain et est certainement le plus beau de Corse, et le plus méridional. On y trouve un vieux puit de 1398, et les tombes sont de petites chapelles ou mausolées familiaux accolés les uns aux autres, créant une sorte de mini ville.
Au bout de ce promontoire se situe le gouvernail. Il s’agit d’n passage et de tunnels creusés sous la falaise vers 1880 par le génie militaire français, qui permet d’accéder via 168 marches humides à une salle « belvédère » dans la roche. Située à 10m au-dessus de la mer cette cavité, offre un panorama format 16/9eme, et un excellent poste de défense.
Nous proposons le lendemain à Catherine, ainsi que Thomas et Raphaëlle (des cousins de passage dans la maison familiale) de faire un tour dans les fameuses îles Lavezzi, archipel le plus au sud de la France, constitué d’ilots et d’écueils au milieu d’eaux cristallines, offrant criques au milieu de rochers aux formes arrondies… souvenirs de jeunesse pour Tchitchi (et Geraldine) qui y a tenu une paillotte sur la plage Arinella, menant une vie de robinson. C’est sous 25 nœuds que nous reviendrons, (cette partie de Corse est d’ailleurs souvent très ventée) en version sportive (Solent + 1 ris) après une belle journée piquenique mouillage à la cala di Ugrecu. Paysage surprenant de rochers ronds dans des eaux translucides. Le spectacle est aussi beau dans le fond et les effets de la réserve naturelle des bouches de Bonifacio se font ressentir : dentis, daurades royales de belle taille, ormeaux, innombrables castagnoles qui s’ébattent au milieu des posidonies. Titouan amène Catherine en balade kayak entre les rochers. Seul le vent empêche d’en profiter au maximum et de prendre les photos idylliques des brochures à touristes.
Après avoir laissé nos passagers de la journée entre les mains des sauveteurs des mers, qui ont gentiment accepter de nous aider pour les déposer à terre, vu que nous n’avions pas accès aux pontons du port pour cause d’embouteillage à l’entrée, nous partons pour un mouillage à Piana.
Il s’agit d’une ile plate au nord de l’ile privée de Cavallo (résidence de Roberto Benigni, Jean castel, Clotilde Courau, Bill Gates…) presque reliée à la corse par un passage de sable où la profondeur de l’eau n’excède pas 70 cm. Paradis des kite surfeurs et autres sportifs du vent de de l’eau, c’est un endroit assez venté bien que relativement protégé. Réussite d’ancrage au bout de la 3 -ème tentative… le vent n’a pas diminué.
Cette partie de la corse abrite certaines des plus belles plages. Rondinara, notre destination suivante, en est un exemple : une baie toute ronde bordée de sable fin (encore !!! on s’en lasserait presque ) et aux eaux aussi chaudes que transparentes. Elle est encadrée par un grand lac offrant un paysage improbable. Nous aurons même droit à un concert le soir au restaurant surplombant la plage.
Un dernier passage par les lavezzi via un mouillage Cala Lazarina, pour faire un tour en kayak au milieu des rochers arrondis, et dormir devant la pyramide de granite construite en hommage aux victimes de la « sémillante ». Ce navire militaire, quitte le port de Toulon le 14 Février 1855 à destination de la Crimée, avec à son bord, 750 hommes et du matériel de guerre pour venir renforcer le front du siège de Sébastopol. Pris dans une violente tempête et de brouillard, le bateau heurtera les écueils à grande vitesse et coulera de nuit sur l’ilot rocheux, ne laissant aucun survivant.
Nuit au milieu des puffins et de leur cris si particuliers…
C’est donc sous un grain léger que nous quittons donc le Golfe d’Ajaccio pour nous diriger vers le modeste port de Propriano (dont le tarif défie toute concurrence avec 50 € pour 2 jours, douche, elec et wifi hasardeux compris). Propriano, niché au fond du golfe de Valinco, est une ville chargée d’histoire. Habitée dès l’âge de bronze, elle y accueilli successivement des communautés grecque, romane, pisane et turque. Ce fut d’abord un petit port de pêche jusqu’au début du XXIème siècle, dépendant de la commune de Fozzano, avant de connaitre un réel essor en 1906 et d’être de nos jours une des principales stations balnéaire corse. Nous y retrouvons Turquoises et Sawadee pour une petit resto.
Nous profitons de cette escale pour louer une magnifique ford fiesta tunning afin de découvrir les terres ; Direction Filitosa, site préhistorique important, remontant au néolithique (6000-2000 av JC), où d’étranges monolithes anthropomorphes occupent une vaste vallée flanquée sur un escarpement rocheux. Le site abrite également un olivier millénaire classé. Ces vestiges prouvent que la Corse fut occupée très tôt, offrant des conditions favorables de développement humain.
Nous continuons avec la visite d’une productrice d’huile d’olive, avant de nous diriger dans la vallée du Rizzanése et Santa Lucia de tallano pour passer le reste de l’après-midi dans les piscines naturelles de ZOZA. Baignade, sauts des rochers, drone… un régal ultra rafraichissant !
La journée se termine par Sartène. Nous arrivons 10min avant que ne commence un concert polyphonique des chœurs de Sartène, dans l’église Santa Maria Assunta, sur la place de la libération au centre du village. Il reste de places, ce qui réjouit les enfants dont les habitudes musicales s’éloignent fortement de ces chants traditionnels. La place se révèle ombragée et animée avec ses cafés où l’on aime échanger les nouvelles locales.
Le coucher du soleil nous offre un magnifique spectacle en partant. La ville, batie tout en hauteur, en amphithéâtre, se nimbe de lumière à cette heure.
La suite de nos aventures nous amène à Campomoro, large baie ouverte au nord, où nous resterons 3 jours afin que les enfants passent leur niveau 1 de plongée afin de pouvoir ensuite expolrer nos escales en famille. Le mouillage abrite de temps en temps les dauphins qui ne s’approchent que timidement des bateaux. Au Rdv snorkeling : barracudas, girelles paon, castagnoles et oblades. Nous ferons la dernière plongée avec eux à 20m. {nudibranches, spirographes, corail, corb…}.
La baie est dominée par une tour génoise massive, fortifiée d’un mur d’enceinte en étoile. Un petit air d’ailleurs ici aussi avec le bourg tranquille, les maisons cachées entre les eucalyptus et la myrte, et la splendide plage de sable fin.
La navigation suivante nous amène à Ajaccio, en passant par les îles sanguinaires, dont le nom n’est pas le résultat d’une sanglante bataille de corsaires, mais celui de la couleur de la roche le soir au coucher du soleil.
Mouillage au niveau de la plage Trottel, devant le quartier des étrangers. Nous y retrouvons par hasard, Turquoises et Millésime, occasion d’un nouvel « apéro bateau » si sympathique ! Nous profitons du dimanche pour faire un tour dans la cité natale de Napoléon (le 15/08/1769), capitale de la Corse avec ses 83 000 habitants… Un peu d’histoire s’impose et il nous faut cultiver nos enfants qui profitent allègrement de ces mois de villégiature : direction la Maison Bonaparte datant de 1682 (nous pensions y trouver une exposition des batailles de l’empereur, reconstituées en Playmobil mais c’est dans un autre endroit fermé ce jour…dommage !). C’est quand même l’occasion de réviser un peu notre histoire et la vie de Napoléon qui vécu 9 ans dans cette demeure avant de partir sur le continent faire ses études et devenir si célèbre.
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Nous ferons un détour par le marché pour y sentir une nouvelle fois les flaveurs des charcuteries corses, lonzo, coppa, figatelli et fitonis, des fromages aux herbes du maquis, du miel et de la nepita (menthe sauvage bien rafraichissante en boisson ou en glace). Comme nous sommes dimanche, pas mal de sites sont fermés (palais Fesch notamment mais, en revanche, il y a un vide grenier qui nous permettra de trouver des bouquins pour les enfants.
Nous traversons le Golfe d’Ajaccio pour aller au mouillage à la plage de mare e Sol (nommée également plage d’argent à cause de son sable blanc très fin) où nous retrouvons des eaux cristallines, bordées de rochers émoussés par les vents rappelant les Seychelles. Elle se trouve à coté de l’ancien port de Chiavari, où on débarquait les bagnards destinés au pénitencier un peu situé non loin. Snorkeling pour tous + chasse pour le capitaine qui, retrouvant son instinct primitif, revient fièrement au bateau avec 2 rougets de belle taille, un Sard et un poulpe en guise de trophée !
C’est avec la baie de Cacalu que nous terminerons notre escale dans ce golfe : au pied d’une des nombreuses tours génoises, pas trop de bateaux, un petit côté sauvage plutôt sympa. Un léger grain nous donne des lumières splendides, occasion de les croquer en aquarelle.
Il nous faut quitter ce petit lieu paradisiaque pour un autre, un peu plus bas : les mythiques calanques de Piana du Golfe de Porto ! Petite navigation toujours sous le soleil, en longeant les cotes et la réserve de scandola, histoire de faire plusieurs haltes découvertes : l’anse de Grattaghia pour un peu de snorkeling au milieu des castagnolles et des oblades (pas mal de méduses en revanche !), l’effet « reserve » est clairement perceptible, les dorades, Sars et Dantys sont vraiment gros et non peureux, nous pouvons vraiment profiter de leurs ballets. Seconde escale à Girolata pour une visite. (sur les conseils de mister Romano . Scandola est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, pour ses paysages minéraux à couper le souffle, où se les ocres se mêlent au rouge et noir pour donner des décors creusés par les vents et marées qui laissent libre cours à l’imaginaire. On y devine moults personnages et bestiaires fantastiques en fonction des lumières accrochant ses murailles. Un régal ! On y trouve également des orgues basaltiques horizontaux.
Girolata : Un air des Antilles pour ce micro-village aux tendances hippies, accessible uniquement par la mer ou par un sentier pittoresque. Dominé par un fort génois, nous y trouverons la plus petite capitainerie que nous ayons vu jusqu’ici, quelques vaches sauvages sur la plage, au pied des 3 échoppes, genre « cases » où on trouve de tout (même du gaz et du champagne !)
Nous plongeons l’ancre pour le soir à la plage de Ficajhola et avons la chance d’être le seul bateau pour la soirée. Du coup ancre parfaitement mise dans le sable et plage flanquée de 2 montagnes, abritant quelques cabanes de pêcheurs juste pour nous ! Ce sera l’occasion de visiter en kayak le lendemain le reste des calanques, à la recherche de la grotte des amoureux. Selon la légende, les couples qui s’embrassent sous sa voute restent liés toute leur vie… bon, on a trouvé de belles grottes mais pas celle-ci. Les faucons pèlerins, Milans royaux et Goélands d’Audouin (au bec jour, endémiques de la région) au-dessus de nos têtes nous offrent des ballets aériens spectaculaires ;
Nous partons ensuite, via une navigation plus sportive, sous 20 nœuds avec rafales ‘6 à 7 beaufort + houle de 1.5m) pour rejoindre le port de Cargèse. (66€ pour Krysfil avec douches elec et wifi moyen + gasoil juste au bout pour que nous refassions les pleins). L’arrivée des bateaux est plutôt folklorique : un catamaran de location renoncera après plusieurs tentatives, laissant un Dufour 412 nommé Turquoises à nos coté. Cela nous permettra de rencontrer Francine et Daniel que nous recroiserons plus tard. Nous prendrons l’apéro le soir même avec nos autres voisins, Yvon, Hervé et Richard qui remontent leur bateau vers Marseille, depuis la Grèce. Visite de Cargèse (pour info = 66€ le port pour Krysfil de 10.85m/ facile pour l’avitaillement au village + laverie) dont l’accès du port se fait par une rude montée le long du cimetière sous 40° ! Nous y trouverons également une magnifique nasse à muréne artisanale en bois de myrthe.
Dimanche 12/06, on lève l’ancre du magnifique mouillage de Porquerolles : direction l’île de beauté. Peu de vent pour ce début de traversée, moteur sur la première partie. Vers 16h45, le Krysfil croise de près, un rorqual, très reconnaissable à sa petite nageoire dorsale, comparée à la longueur de ce mammifère pouvant atteindre 22m. Nous sommes en effet dans la zone du sanctuaire pelagos créée afin de protéger les mammifères marins et leurs habitats des perturbations trop fréquentes de l’homme.
Les enfants sont enthousiastes à l’idée de faire les quarts de nuit avec nous. Au final, Titouan assure le 1er jusqu’à minuit avec Saskia, et Ewenn doit prendre le suivant avec Gael. Bon… autant le grand a bien apprécié le coucher de soleil, puis l’observation des constellations, autant la petite a préféré regarder le fond de sa couchette ! Conditions idéales même si le vent forcit et tourne en fin de nuit mais reste grand largue / travers.
Nous arrivons sur L’ile Rousse dans la région Corse de Balagne vers 7h30 soit (22h de traversée pour 125 MN), où nous resterons 2 jours au port (enfin ponton derrière les ferries, ne pouvant abriter que 6 voiliers). Excellent accueil de JC et Sylvain (détails sur tarifs, modalités etc. notifiées sur navily pour ceux qui veulent). Le port se situe juste avant la presqu’il de la Pietra, ou nous irons observer un magnifique coucher de soleil !
Excursion dans le terres pour aller faire la route des villages de Balagne, qui offrent des points de vue à couper le souffle et des balades escarpées (Corbara, Pigna, San Antonino, Aregno, Lumio, Monticello…). Visite du musée du trésor de Corbara, un des plus vieux village de la région (fondé en 816 par le prince Guido de Sabellis). Lors de la visite de l’église A Nunziata, nous découvrons un important patrimoine religieux, une collection de 152 pièces de vêtements sacerdotaux dont certains classés, 2 chasubliers magnifiques, et une bonne dose d’histoire pour comprendre les enjeux des différentes époques et occupations Corses. Bref, un bon début pour commencer à comprendre l’ile et son passé.
Nous allons jusqu’ au cirque de Bonifato, afin de faire la boucle randonnée de Ficaghjola qui allie sur 4 km pont de singe, virages à travers la foret et baignade dans la rivière Melaghja. Nous ne ferons d’ailleurs pas la rando en entier… trop envie de profiter des cascades et piscines naturelles du site. Un vrai moment de fraîcheur !!
Retour par la plage pour une dernière baignade avant de rentrer au port. Nous y rencontrons l’équipage du « Sawadee », bavaria 42 ressemblant fortement à Kiran quant à son équipement, son âge et sa provenance. Apéro avec Hervé, Laetitia et leurs enfant Maxence et Eva, qui a l’âge d’Ewenn). Ils font également un trip de plusieurs mois et nous espérons être amenés à le recroiser !
Départ le 15/06 vers le désert des Agriates, où nous plantons la pioche dans l’anse de Trave. Site splendide : eaux cristalline, plage de sable fin, montagne derrière et…. Personne ! Petite session de ramassage d’œil de ste Lucie et rando dans le désert.
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Nous en repartons le 17 pour Calvi pour balade et achat d’un téléphone pour Gaël car il n’a pas apprécié la session chasse sous marine…. Quelques dauphins au loin lors de la navigation. Mouillage sur sable le soir dans la baie d’Algajo, en face de Calvi pour une nuit calme après kayak et snorkeling.
Calvi : Bon accueil avec aide à l’amarrage (idem : infos sur navily quant au tarif, commodités etc…). Nous en profitons pour deguster quelques spécialités locales, lonzo, coppa, et Cap Corse dans sa version spritz....sympa très frais. !!
Nous n’y restons qu’1 soir car la nuit se révèle bruyante à cause des bars qui longent le port. A 5h du mat, réveil très violent de notre voisin de ponton, propriétaire d’un bateau à moteur TOP MOTOR bruyant et polluant, qui nous accusait à tort d’avoir débranché sa prise de quai, et qui vraisemblablement n’aimait ni les femmes (« je ne parle pas aux femmes ») ni les bateaux en escale. Ces braillements ont réveillé une bonne partie du port et fini d’achever une nuit déjà courte…
Pour le plaisir de vous emmener glisser avec nous, une petite vidéo de durs instants à bord en route vers Nichiareto le 19/06...
Nous y trouvons un mouillage sur sable calme et stable. Nous avons eu la surprise de découvrir que la tache sombre soigneusement évité lors de notre mouillage, s’avère être non pas un banc de posidonies mais l’épave d’un Dufour 425 qui avait du bruler quelques jours pus tôt.. Coque gisant avec mat, plus aucun pont ni aménagement…impressionnant. #decruvreursdepaves
Réveillés tôt par des experts/plongeurs venant inspecter l’épave nous sommes sommés de nous écarter et donc filons vers Galeria, mouillage à côté de la plage de petits galets noirs de Riciniccia (empennelage quand même car le vent forcit en arrivant). Situé en face de Galéria, juste à côté du delta du Fango. Nous décidons d’aller avec nos kayak explorer ce delta, mais il s’agit d’une BAM (réserve de biosphère classée, abritant tortues cistudes, hérons, amphibiens, poules d’eau avec leurs petits à cette période, libellules rouge etc…). L’accès est donc très règlementé et nous parcourons les 4 bras du Fango dans un calme absolu, les sens en alerte pour observer cette faune et flore si riche.
Nous profiterons également de cette escale pour aller manger au restaurant « la cabane du pécheur » en bout de plage. Pas donné mais pittoresque : les pieds presque dans le sable, face aux vaches sauvages vaquant sur la rive, à déguster filets de mostelle, de chapon et autres poissons.
Coucou les amis ! Grâce à Karl on parle de nous dans un article du Figaro Nautisme... Bref on parle bouffe et bateau donc bizarrement notre gourmandise ressort ...
Après une belle journée très (trop) calme au moteur et au portant ciseau tangonné, nous voici à Porquerolles en face de la plage d'argent. Joli spot, malgré la température de l'eau (17° ?) bien refroidie par le mistral des 3 derniers jours et pas mal de méduses..
Une semaine que nous sommes partis des marais vendéens. Le programme a été bien chargé depuis (comme la voiture). Après 8h de route sans encombre jeudi, Chrystel et Renan nous ont récupérés bien fatigués mais suffisamment en forme pour une petite soirée avec Nicolas, Chris et bébé Ulysse qui venaient de passer quelques temps sur Krysfil.
Vendredi : 1ere journée d’avitaillement, prise en main du bateau clôturée par un tour en remorqueur, nommé « Vacheron » avec Renan. Excellent cadeau d’anniversaire que cette expérience : l’impression de voler plus que de naviguer, et quelle puissance dans ces remorqueurs !
Une petite Vidéo pour découvrir...
Samedi : avitaillement suite et vu qu’il fait 30°, petit tour l’après-midi dans les calanques, avec baignade dans la calanque des tamaris, vers Sausset les pins. C’est l’occasion de faire connaissance de plus près avec les méduses locales…Titouan et Gael pourront confirmer qu’elles sont plus agressives et urticantes que chez nous ! (Beau gosse le Titou !) (on mettra pas la photo de Gael... )
Nous terminons la journée par un petit restau avec Krysfil sur Aix en Provence, histoire de gouter quelques spécialités genre pieds paquets, alouettes sans tête ou daube de joue de bœuf.
Dimanche, anniversaire du mouss’ Ewenn fêté dignement par une sortie idyllique avec Chrystel, Renan, Lison et Renée (correspondant allemande de Lison qui nous aura régalé de son gâteau à la crème au beurre…pas très léger mais excellent !). Mer belle, calme 10 nœuds établis, et plage du verdon à l’arrivée. Merci encore les z’amis de nous permettre de réaliser cette belle parenthèse sur la méditerranée à bord de votre vaisseau !
Départ lundi matin pour la calanque de Sormiou. Si elle se révèle d’un calme olympien à notre arrivée à 16h, elle nous réserve vents catabatiques et grain pour la nuit, qui fut du coup très agitée avec 3 dérapages. Nous qui avions tenté de viser un trou avec du sable et sans posidonies… En tout cas bon test pour la manœuvre et l’alarme de mouillage !
Nous partons mardi matin vers la Ciotat. Navigation au portant mais plutôt sportive avec 20 nœuds et rafales allant jusqu’à 35 nœuds. Arrivée vers 12h au port avec 1ere prise de pendille brillamment réussie par le captain, malgré son dos bloqué, et son équipage. Un BMS est annoncé pour jeudi, donc nous restons au moins 2 jours dans ce port, histoire de visiter la ville, reposer le dos après l’osthéo, profiter des magnifiques plages aux eaux cristallines, avant de viser Porquerolles fin de semaine puis LA CORSE !
Ps : Les pièges disséminés dans le port nous laissaient présager la présence de petits rongeurs pas toujours sympathiques. Suspicion confirmée par une visite surprise nocturne . Chasse au rat à 3h du mat !