Nous repassons par Piana, ile plate appartenant à l’archipel des Lavezzi, située en face de la plage de Piantarella (connue pour ses sports nautiques, kayak, paddle, planche à foil et spot de windsurfing). Un joli mouillage, assez venté et fréquenté se situe entre ces 2 endroits. La plage n’est pas très large mais plutôt longue et elle est reliée à l’ile par une bande de sable bordée, comme un chemin marin ou l’eau ne monte pas plus haut que les genoux posé au milieu des eaux chaudes et turquoises.
La cote sud Est est vraiment magnifique. On y trouve les plus belles plages de Corse dont la fameuse plage Santa Giulia, véritable lagon niché dans un golf protégé de granit, porphyre et calcaire, avec vue sur les iles Cerbicales. Impossible de passer sans y faire un stop. Le mouillage y est règlementé avec location de bouées mais nous pouvons y jeter l’ancre juste devant le chenal, histoire de se baigner sur ce site splendide. Des eaux transparentes, émergent quelques roches, invitations aux sauts mais aussi au bain de soleil (en période moins fréquentée !) Apres midi baignade pour changer..
Nous délaisserons l’autre plage très réputée de Palombaggia pour sa voisine Acciaghju (50 points au scrabble !) moins fréquentée. Nous y testerons le restaurant « le dune » : les plates sont bons, le cadre enchanteur, les pieds dans le sable mais le tarif est salé !
C’est derrière l’ile de Farina, en dessous de Porto Vecchio que nous nous abriterons la nuit suivante. Occasion pour Titouan de faire sa première chasse marine au fusil = 1 beau mulet au repas !
Nous arrivons ensuite à Porto Vecchio, aussi appelée la « cité du sel », en raison de son exploitation de salines entre 1795 et 1815. Le port est situé en bas de la vieille ville qui le domine, du haut de son promontoire rocheux, dont les fortifications ont été réalisées par les Génois au XVI -ème siècle. L’histoire de la ville, fondée en 1539, ne fut pas simple : la présence de fleuves à proximité apporta de nombreuses maladies et la ville servait à l’époque de refuge pour les pirates ! Les premiers colons génois de Porto-Vecchio furent emportés par la malaria. On repeupla alors la citadelle avec des corses, emmenés de force à Porto-Vecchio. Mais petit à petit, l’insalubrité et l’insécurité de la ville les emporta également, et la citadelle se retrouva à nouveau déserte.
Plusieurs fois, Porto-Vecchio va être détruite et rebâtie après différentes invasions et batailles.
La ville fut prise par Sampiero Corso en 1564, qui avait la volonté de défendre l’île et de combattre les envahisseurs. Il provoqua de multiples révoltes en Corse sans jamais vraiment réussir à vaincre l’ennemi. Cependant, Porto-Vecchio deviendra un point redoutable pour les génois. En 1769, la Corse devenant française, la citadelle retrouve son importance militaire et prend son nom actuel : le Bastion de France. Porto-Vecchio restait une ville peu active et peuplée en majorité par des petits commerçants, pasteurs et bergers qui descendaient l’hiver des montagnes avant d’y repartir l’été pour la transhumance. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIème siècle que la ville commence son essor et laisse son caractère urbain apparaître.
Au début du XXème siècle, la route va s’étendre vers Bastia et Bonifacio, des industries vont apparaître, le port va être amélioré et va bénéficier d’infrastructures lui permettant de remplir ses fonctions du mieux possible. Les marais à l’origine de maladies vont être asséchés pour rendre la ville plus saine.
C’est en particulier dans les années 30 et les années d’après-guerre que Porto-Vecchio va connaître sa véritable expansion avec l’aménagement de son port de commerce et le développement touristique et économique qui va avec.
Coté pratique, une navette gratuite permet de sillonner dans la ville et sa zone commerciale excentrée. La vieille ville est très animée le soir et les boutiques, ouvertes jusqu’à minuit, nombreuses.
Nous louerons une voiture via « oui car » pour faire un tour dans les terres, ou plutôt les montagnes et l’Alta Rocca : direction Zonza, Quenza et le plateau du Cuscionu. L’occasion également de faire une petite randonnée de 2h ( 5km, difficulté moyenne) pour voir la cascade di Gjhaddu.
Non loin du lac de l’Ospedale, au milieu d’un chaos de roche baigné de pins laricciu, se trouve cette chute d’eau de 60m de haut. Les Tafonis, roches creusées par l’érosion qu’entrainent la pluie et le vent, sont nombreux. Certaines servaient parfois d’abris aux bergers et sont appelées Orii. A 5 minutes de la cascade se trouve le rocher « sentinelle », A spara, en équilibre sur deux autres blocs, il domine la falaise. Impossible cependant de descende à la cascade ou de s’y baigner, mais il y a d’autres accès au lit de la rivière qui permettent, après une descente pentue, de se rafraichir, bien que cela soit déconseillé.
Le village de Quenza est un charmant village situé, à 800m d’altitude,, aux pieds des aiguilles de Bavella. Construit au 17ème siècle, le village de Zonza, quant à lui a toujours concentré son économie sur la polyculture, l’élevage ovin et caprin et les activités forestières. Il compte aujourd’hui 3000 habitants et a sû rester pittoresque.
Situé à 1500m d’altitude, nous arrivons au plateau de Coscione, via une petite route très endommagée, qui confère à notre périple une allure de trail en 4*4. Rencontre fortuite avec quelques cochons sauvages…avant de découvrir les étendues verdoyantes, les pozzines, sortes de pelouses spongieuses, entrelacées de petits ruisseaux (plutôt asséchés en cette saison, vu qu’il n’a pas plu en corse depuis Avril cette année). Le plateau, qui s’étend sur 7000 hectares, était un ancien lac de fonte de l’ère glaciaire, qui s’est comblé peu à peu avec de la tourbe. Cela donne un paysage où l’on a l’impression de voir des îlots herbeux flotter sur l’eau : on se croirait presque à la comté, dans un des films du seigneur des anneaux ! On y croise également des chevaux et vaches sauvages.
Retour en mer avec un mouillage de quelques heures à Canella, plage paradisiaque entre Porto Vecchio et Solenzara. Réveil magique au mouillage de Pinarellu avec levé de soleil pastel, et dauphins. Luxe, calme et volupté au pied d’une tour génoise, îlot dont nous ferons le tour en kayak et palme/masque/tuba.
Nous découvrons ensuite Solenzara, petite ville au cœur de la cote des nacres assez paisible en ce mois de Juillet, mais en évitant le port qui était en travaux d’après les commentaires de navily. Mouillage en face du camping de Solaro et nouvelle location de voiture pour explorer les alentours (2 jours cette fois). Il manque du canyoning à notre programme et la région est idéale pour ce genre d’activité : Polischellu nous voilà ! 3h en plein nature, entre tobogans naturels (dont le dernier éjectable !), sauts de plusieurs mètres dans une eau fraiche à 12 degrés, et rappels en tous genres. Nous passons ensuite par le col de Bavella, et prenons une crêpe au pic de Bavella histoire de se remettre de nos émotions.
Publié le 28/08/2022 18:58
Commentaires
Personne n'a encore laissé de commentaire. Soyez donc le premier !